Par cette fraîche aube d’avril, nous rejoignons Avignon puis les Monts du Vaucluse et posons les sacs à la Villa Alexis, petit havre de verdure en plein coeur du terroir côte du Rhône.
Le topo est alléchant et l’équipée gonflée à bloc.
Nous entamerons par le col du Cayron.
Après s’être égarés dans les montagnes par excès de confiance, nous rejoignons le reste du convoi au parking en bas des voies, où les copains déjà équipés trépignent d’impatience depuis quelques temps.
Première sortie corde pour certains, première sortie V12 pour d’autres, on entame par une première journée de couennes accueillantes au secteur école, sous un soleil venteux.
En fin d’après-midi, un orage soudain noiera “Champagne” avant que Seb et moi n’ayons le temps de la boire jusqu’à la lie.
Nous nous réfugierons donc dans une cave (viticole) avoisinante pour une dégustation conviviale. Je me découvre une passion pour le vin blanc (#Condrieu) et nous faisons les provisions pour le week-end.
La première bouteille chantera au dîner, à l’occasion de l’anniversaire de notre Elsa.
J2, motivée comme jamais j’ai décidé de ranger mes appréhensions tétanisantes dans un tiroir et d’en jeter la clé.
Je jubile à l’arrivée d’une jolie flèche de 40m, sous les regards bienveillants de mes trinômes.
Romain et Olivier se lancent quant à eux dans une grande voie panoramique et nous les verrons progresser dans une traversée un peu gazeuse, à 50m au-dessus de nos têtes.
Nous rejoignons finalement la seconde partie du groupe repliée sur un autre secteur, où Daniel se lancera confiant dans une voie non identifiée après un coup d’oeil (un peu bref) au topo. Il écopera d’une “randonnée” solo de la longueur de notre mur et d’un franchissement de crête sans ligne de vie, pour sortir par le relais d’une autre voie (ne reproduisez pas ça chez vous).
Aurélie remportera un match contre Serena Williams. Christophe flashera par erreur une 6A. Puis nous rentrerons nous détendre au gîte, sur la slack au molky, ou à la préparation du barbeuc / gratin des familles, dont la confection et supervisée par notre chef(e) émérite.
J3 : Secteur le plus expo de ma courte carrière de grimpeuse en milieu naturel. Nous entamons une 4C ou la progression à l’égyptienne me fera tourner la tête. Arnaud et Romain quant à eux se paient le luxe d’oublier des points et de refaçonner le cailloux. Ça se délite un peu, le port du casque est hautement recommandé.
Yannick, déterminé, enchaîne les succès avec une facilité apparente déconcertante.
Je terminerai la journée par une voie recommandée par un sage : un dièdre contournant une arrête et débouchant sur une brèche qui culmine la Vallée.
Dernier rétablissement, le vent s’engouffre dans mes poumons, je suis grisée par la vue.
C’est déjà la fin du week-end : retour sur Paris après une bière à la gare au stand accueil “Service Junior et Cie”, à effrayer les parents déroutés.
On est tous crevés mais ravis.
Marie N